Faire reconnaître l’art en santé comme un levier de politique publique
Depuis les années 2000, les politiques culturelles et de santé publique ont commencé à se croiser davantage. Des appels à projets communs ont vu le jour, des chartes ont été signées, des dispositifs spécifiques ont émergé. Cette reconnaissance progressive reste cependant fragile, souvent dépendante des volontés locales, des personnes engagées sur le terrain, ou des financements disponibles.
Il est essentiel de sortir d’une logique d’expérimentation perpétuelle pour inscrire ces pratiques dans une stratégie plus large. L’art en santé ne devrait plus relever de l’exception, mais faire partie intégrante des politiques d’établissement, des projets de territoire, des orientations des ARS et des DRAC.
Les EHPAD, les hôpitaux, les centres de soins de suite sont autant de lieux où les droits culturels peuvent s’exercer, à condition d’y mettre les moyens. Cela implique de penser la place des artistes dans ces environnements, de rémunérer correctement leur travail, de reconnaître la valeur immatérielle mais réelle de leur présence.
Faire entrer l’art dans les lieux de soin, ce n’est pas nier la réalité du soin médical. C’est, au contraire, affirmer que la santé humaine ne se limite pas au corps. C’est rappeler que les émotions, les récits, les imaginaires, ont leur place dans l’accompagnement des personnes. C’est reconnaître que la beauté, l’écoute, le partage, peuvent aussi faire œuvre de soin.
Sur ce blog, je continuerai à partager, avec rigueur et sensibilité, les avancées, les débats, les ressources utiles pour toutes celles et ceux qui, comme moi, croient qu’un dessin, un mot, un geste artistique peuvent transformer un peu le monde – même entre quatre murs, même dans le silence d’un couloir d’EHPAD.